Lors du Conseil Municipal du 13 avril dernier, les élus de la majorité ont laissé entendre que l’ampleur du soutien financier de la ville aux associations reposait notamment sur la qualité de leur coopération avec la municipalité.
C’est une question fondamentale dans une démocratie que l’on retrouve d’ailleurs au niveau national avec la volonté exprimée par certains responsables politiques de remettre en cause les subventions versées à la Ligue des Droits de l’homme.
L’Etat ou en l’occurrence une commune comme la nôtre ne doivent-ils subventionner que des associations qui sont en phase absolue avec leur action ou qui agissent en cohérence totale avec leur vision de l’action publique ?
Pour certains dirigeants politiques qui ne supportent aucune contradiction ou aucune vision alternative, la réponse est évidemment positive.
Pour les personnes attachées à l’autonomie et à la vitalité du tissu associatif, la réponse ne peut être que négative.
Attribuer une subvention publique a une association ne doit pas dépendre de la couleur politique de son Président ou de sa malléabilité mais de sa rigueur de gestion (une subvention est de l’argent public) et de la qualité de son action au service de nos concitoyens.
Cette action peut être de différente nature : culture, arts, sport, accompagnement scolaire, action sociale, environnement, démocratie locale…
Depuis quelques semaines, plusieurs associations de la ville observent des tentatives d’entrisme d’élus de la majorité municipale ou de leurs proches.
Bien entendu, je ne doute pas de l’intérêt soudain des élus de la majorité pour l’art à Fontenay, le cinéma et le théâtre ou les anciens combattants. Je m’étonne simplement du caractère simultané de cet entrisme avec la volonté affichée par la majorité municipale de « remettre au pas » les associations de la ville.
Les associations ne sont pas les sous-traitants de la municipalité. Elles sont un partenaire avec lequel il est possible de construire des projets qui répondent à l’intérêt général et qui respectent leur autonomie et leur liberté d’action.
J’invite courtoisement mais fermement le Maire et son équipe municipale à ne pas l’oublier.
Gilles Mergy