La construction européenne au service de la paix

Dans quelques jours, nous allons élire les députés européens qui représenteront la France au Parlement européen.

Il ne m’appartient pas de vous appeler à voter pour telle ou telle liste.

Je voudrais juste rappeler que quels que soient les doutes que nous pouvons avoir sur l’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui ou sur la bureaucratie européenne, il est essentiel de garder à l’esprit que cette construction européenne est née d’un désir de paix en Europe, après la Seconde Guerre mondiale, avec – entre autres choses – la réconciliation franco-allemande. C’est la raison  pour laquelle nous devons préserver cet héritage précieux tout en faisant en sorte de rendre l’Europe plus juste, plus proche de ses concitoyens, plus protectrice.

Quelques esprits visionnaires avaient vu d’ailleurs, avant les autres, la nécessité d’une Europe unie. Parmi ceux-là, Victor Hugo, dans ce discours prononcé lors de l’ouverture du Congrès de la Paix, le 21 août 1849. Beaucoup estiment que ce fut  sans doute l’un des plus grands discours de ce « grand homme »,

Le Maire actuel, dans sa prise de parole lors de la cérémonie commémorative du 8 mai dernier, a d’ailleurs cité ce discours.

« Eh bien ! vous dites aujourd’hui, et je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche, à l’Espagne, à l’Italie, à la Russie, nous leur disons :

Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraîtrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. – Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand Sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la Diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France ! « 

Gilles Mergy

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