Après les vœux, la campagne pour les municipales va (vraiment) démarrer. Bon d’accord, ce propos est davantage tenu par les challengers que par les favoris ! Car, dans les faits, les candidats s’activent sur le terrain depuis de longs mois. Un clin d’oeil napoléonien s’impose à quelques semaines de la grande offensive (territoriale).
La Grande armée (des zélus). Comparaison n’est pas raison certes. Mais le nombre d’heureux candidats qui seront élus après les scrutins des 15 et 22 marsprochain approchera les 600000, soit peu ou prou le nombre de soldats alignés pour la campagne de Russie de 1812. Quant au nombre total de candidats, il dépassera largement le million. De quoi donner le tournis aux adversaires… Et puis, il faut être bien organisé pour acheminer ses munitions, euh ses militants. En même temps, ce n’est pas un hasard si l’arme du train a été créée sous Napoléon. Mais non, pas les chemins de fer, comme penserait un banlieusard à quai sur la ligne du RER B à Fontenay-aux-Roses !
Les (futures) coalitions. Point de campagne sans assurer ses arrières. Le second tour est l’horizon obligé des têtes de liste, et plus spécialement bien sûr dans les plus grandes villes (traduction : plus de 30000 habitants et il y en a un peu moins de 300). D’autant qu’il est une donnée du problème à prendre en compte : les conditions d’accès au second tour sont nettement plus faciles que pour les législatives. En effet, aux municipales, il suffit de dépasser 10% des suffrages exprimés, contre 12,5% des inscrits pour les députés. Voici pourquoi les commentateurs seront (presque) ébaubis du nombre de triangulaires, quadrangulaires, voire quinquagulaires…
La retraite (en bon ordre). Heureusement pour les battus, leur sort sera moins douloureux que celui réservé aux soldats après le siège de Moscou. Vous entendrez simplement ceux que le suffrage universel a laissé sur le banc de touche énoncer doctement que « désormais, ils vont pouvoir enfin se consacrer à leur famille ». Mais c’est bien sûr ! Et comme diraient les beach boys, « would’n it be nice » …
Jean-Luc Bœuf
ancien Dg de Région, départements et communes