Un des reproches classiques formulés aux élus est celui de changer d’avis au fil du vent en fonction de leurs seuls intérêts électoralistes.
Le débat actuel sur le blog citoyen « Osez Fontenay » concernant l’abattage des marronniers sur la place de Gaulle ou il y a quelques semaines sur le devenir de l’ex conservatoire ont ainsi trop souvent tourné au pugilat et aux mises en cause de nature « électoraliste ».
Je considère pour ma part que les élus au même titre de leurs concitoyens ont le droit de changer d’avis. Mais au regard de leurs responsabilités publiques, ils doivent le faire en toute transparence et en expliquer les raisons. Ces raisons peuvent être multiples dans l’absolu : évolution du contexte financier, meilleure compréhension des enjeux, rupture technologique, évolution du besoin de la population,…
Pour illustrer mon raisonnement, je voudrais prendre l’exemple du devenir de l’ex conservatoire municipal rue du Docteur Soubise.
La majorité municipale actuelle militait activement pour le conserver dans le patrimoine public lorsqu’elle était dans l’opposition. Elle a brusquement changé d’avis et a décidé désormais d’en vendre les 2/3 et d’en aménager le tiers restant à prix d’or (cf les articles précédents sur le sujet). A noter qu’entre temps, elle a défendu successivement plusieurs projets d’aménagement du conservatoire tous qualifiés d’excellent par ses soins mais sans que l’on sache précisément leur utilité respective.
Pour ma part, en tant qu’adjoint chargé des finances, j’ai plaidé sous le mandat précédent pour la vente de cet équipement public. Je considérais en effet que la municipalité n’avait ni la capacité financière de le conserver dans son patrimoine ni celle de l’entretenir alors qu’aucune utilité pour le service public n’apparaissait alors évidente.
Désormais, je considère qu’il ne faut pas le vendre. J’ai changé d’avis pour une raison très simple : l’augmentation programmée de la population à Fontenay nécessite de garder des « réserves foncières » pour prévoir un éventuel équipement public supplémentaire qui devra être défini en lien avec la population et en fonction des caractéristiques du lieu et des besoins qui seront exprimés par les Fontenaisiens. En vendant le conservatoire, on se prive de la possibilité de réaliser un équipement public utile d’ici quelques années.
Une fois ce principe affirmé, il convient d’imaginer une utilisation transitoire de cet équipement (sur le modèle de ce qu’a fait la ville de Sceaux sur le site l’Amiral). L’urbanisme transitoire que j’ai déjà évoqué dans ce blog est un concept d’aménagement temporaire d’un site pour éviter qu’il devienne abandonné et le cas échéant squatté. On peut y envisager par exemple un espace de co-working, un lieu de rencontres artistiques ou culturelles,…
La relation de confiance que je souhaite créer entre les élus et la population de Fontenay aux Roses repose sur la notion de « parler vrai » autrefois défendue par Michel Rocard. Reconnaitre qu’on a pu changer d’avis en expliquant pourquoi est un premier pas.
Gilles Mergy