Les nouvelles rames du RER B n’arriveront au mieux en 2027 alors qu’elles étaient promises par Mme Pécresse, président de Île de France Mobilités, pour 2025.
Après la décision prise par Mme Pécresse il y a quelques mois d’arrêter le processus de rénovation des rames existantes, c’est un nouveau coup dur pour tous les usagers de la ligne du RER B, considérée désormais par tous les experts comme la ligne malade du réseau de transport francilien.
La responsabilité de ce fiasco incombe en premier lieu à Alstom qui a multiplié les manœuvres juridiques dilatoires au moment de l’appel d’offres pour le renouvellement de ces rames et qui est dans l’incapacité industrielle de respecter son contrat.
Pour autant, Mme Pécresse est elle aussi responsable de ce retard : elle a multiplié les effets d’annonce politiques sans sécuriser le calendrier de l’appel d’offres ni obtenu des engagements fermes de l’industriel.
Dans toute la France, le transfert de la compétence « autorité organisatrice des transports hors urbains » aux conseils régionaux a été un succès avec une augmentation sensible de l’offre, une amélioration de la qualité de service et un renouvellement accéléré du matériel roulant.
En Île de France, le transfert de la présidence du STP devenu ensuite STIF puis Île de France mobilités de l’Etat à la Région a permis de nombreuses avancées concrètes pour les usagers pendant les trois mandats de JP Huchon notamment sur le RER B (poste de commandement commun SNCF-RATP, suppression du changement de conducteur Gare du Nord, réalisation de voies de retournement, mise en accessibilité des gares, lancement d’un projet de rénovation approfondie des rames…).
Mais depuis 2015, Mme Pécresse et sa majorité ont été surtout obnubilées par l’accélération du processus d’ouverture à la concurrence (dont les effets seront désastreux en île de France) au lieu de consacrer les moyens nécessaires à l’amélioration des transports de la vie quotidienne. Reconnaissons qu’elles n’ont pas été aidées par l’Etat qui n’a notamment pas respecté ses engagements financiers dans le cadre du contrat de plan état région.
En conclusion, ce sont les usagers du RER B qui vont subir les conséquences désastreuses des errements industriels et politiques des acteurs des transports franciliens.
Gilles Mergy