Notre commune est confrontée à un turn-over accéléré de ses agents à tous les niveaux hiérarchiques. Ils quittent la commune au bout de 2/3 ans en moyenne. Les agents municipaux se plaignent régulièrement de la mauvaise ambiance qui règne au sein de la majorité municipale, de l’absence d’écoute de la part de l’exécutif municipal, et d’un dialogue social très largement insuffisant.
Or, la motivation et le bien-être au travail des agents municipaux sont des priorités majeures, car ce sont eux qui portent la mise en place du service public municipal et qui sont en contact avec les habitants de notre commune.
Si, sous l’égide des maires adjoints au personnel successifs, des avancées ont été obtenues en matière de couverture santé et prévoyance, de télétravail, et d’amélioration du système de primes, ces avancées ne sont pas à la hauteur des attentes légitimes de nos agents. Elles n’ont, par exemple, pas permis de donner une réelle visibilité aux agents sur leur déroulement de carrière, sur leur rôle et leur place au sein de la municipalité par rapport aux élus. Elles n’ont en tout état de cause pas mis fin au malaise et au mal-être des agents de la ville.
Nous devons donc élaborer à l’avenir un véritable plan d’action en faveur des fonctionnaires de la ville qu’il conviendra de discuter et de négocier avec l’ensemble des agents municipaux et leurs représentants syndicaux.
Pour approfondir cette réflexion, je me suis tourné vers Ahmed Mouldaia qui dispose d’une vaste expérience en management. Nous avons échangé pour explorer des pistes concrètes et adaptées qui pourraient contribuer à améliorer les conditions de travail des agents municipaux. Voici les grandes lignes de notre discussion :
GM : Ahmed, tu as récemment rejoint l’association Les Ateliers Fontenaisiens et tu as une grande expérience du management dans diverses entités. Face à ce malaise persistant des agents municipaux, quelles approches innovantes pourrais-tu recommander pour améliorer leur situation ?
AM : Gilles, bien que je ne connaisse pas en détail le contexte spécifique du malaise des agents municipaux de Fontenay-aux-Roses, je peux m’appuyer sur mon expérience pour dire que certaines approches ont fait leurs preuves dans divers contextes pour améliorer les conditions de travail.
Par exemple, en complément des formations traditionnelles, la mise en place d’un programme de mentorat et de coaching peut être très profitable. En effet, cela permettrait aux nouveaux agents d’être accompagnés par des agents plus expérimentés, favorisant ainsi leur intégration et leur développement professionnel. D’autre part, la gestion prévisionnelle des parcours professionnels devrait être, dans le respect du statut de la fonction publique territoriale et du rôle des instances paritaires, plus individualisée, en tenant compte des aspirations spécifiques de chaque agent. Ces mesures, adaptées à la situation locale, pourraient contribuer à améliorer le climat de travail et la motivation des agents
GM : Et en ce qui concerne les conditions de travail, as-tu des suggestions pour les améliorer concrètement ?
AM : Absolument. L’amélioration des conditions de travail doit être une priorité.
Il serait par exemple pertinent de s’assurer que les bureaux et autres lieux de travail soient bien équipés, confortables et ergonomiques. On pourrait également envisager des actions ciblées en matière de bien-être au travail, comme l’organisation de séances de yoga ou d’ateliers de gestion du stress. Ces initiatives contribueraient à créer un environnement de travail plus sain et plus motivant. D’autres pistes peuvent être envisagées pour approfondir cette démarche : offrir plus de flexibilité dans les horaires de travail, stimuler l’innovation, promouvoir un encadrement bienveillant et inclusif, et garantir un équilibre sain entre vie professionnelle et personnelle.
GM : Comment pourrions-nous améliorer la communication et l’implication des agents dans les décisions importantes ?
AM : Une communication ouverte et transparente est essentielle. Si ce n’est pas déjà fait, Il faudrait informer régulièrement les agents des décisions importantes et des changements à venir.
Il faut également encourager l’initiative individuelle et permettre aux agents municipaux de suggérer et tester de nouvelles idées et méthodes de travail. Il faut être à l’écoute des agents qui sont sur le terrain, valoriser leurs contributions et les considérer comme des forces de proposition et d’amélioration du service public municipal.
GM : Comment avoir des équipes municipales soudées et stables, comment éviter le turnover accéléré des agents à Fontenay ?
AM : Pour renforcer la cohésion d’équipe, on pourrait renforcer les moyens du Comité des Œuvres Sociales (COS) pour organiser des événements sociaux. Cela permettrait aux agents de créer du lien et de mieux se connaître en dehors du cadre strictement professionnel.
La continuité et la stabilité des équipes sont des éléments importants de la cohésion de groupe. Un groupe instable ne peut pas avoir de cohésion, aussi il est primordial d’assurer aux agents municipaux des conditions de travail satisfaisantes et de garantir leur épanouissement professionnel. Le dialogue social doit être renforcé et les représentants syndicaux doivent être respectés et écoutés. Par ailleurs une véritable consultation régulière des agents, serait également nécessaire pour recueillir leurs ressentis sur leurs conditions de travail et ajuster les politiques en conséquence.
GM : Merci, Ahmed, pour cet échange constructif et pour les pistes concrètes que tu as proposées. Ton expérience managériale, nous apporte des perspectives nouvelles.
En prenant mieux en compte les besoins de ses agents municipaux, Fontenay-aux-Roses pourrait offrir non seulement un environnement de travail plus épanouissant et motivant pour ses agents, mais aussi une plus grande continuité et une meilleure qualité de service aux citoyens de notre commune.
Gilles Mergy
Au nom des « Ateliers Fontenaisiens »