Il est d’usage de dire que les dépenses d’investissement sont par construction plus vertueuses que les dépenses de fonctionnement.
Il est vrai qu’il est préférable d’investir pour construire une école ou une crèche que d’augmenter les frais généraux (frais de restauration, frais de mission, fournitures…).
Mais le caractère vertueux d’une dépense publique ne peut pas être apprécié uniquement en fonction de sa nature comptable.
En effet, certaines dépenses publiques de fonctionnement sont très vertueuses car elles permettent par exemple d’assurer la formation des demandeurs d’emploi, la mobilité quotidienne de millions de franciliens (subventions versées à la RATP ou à SNCF) ou le fonctionnement des écoles ou des gymnases d’une ville.
Le caractère vertueux d’une dépense est donc plus lié à son utilité sociale et économique qu’à sa nature comptable.
La politique conduite par la majorité municipale a abouti à augmenter les « mauvaises » dépenses de fonctionnement et d’investissement au détriment de la dépense efficace et efficiente.
Sur le fonctionnement, les moyens financiers consacrés au fonctionnement et à la maintenance des équipements publics ont été diminués ; ceux consacrés au train de vie de la municipalité ont été augmentés.
Sur l’investissement, la relance du programme d’équipement de la ville engagée depuis deux ans, après une baisse spectaculaire au début du mandat, s’appuie en fait sur la réalisation de travaux somptuaires ou inutiles pour la ville.
La rénovation, plutôt ratée, de la place de l’Eglise a coûté 1,4 M€ ; la rénovation a minima du gymnase du parc va coûter 6,9 M€ ; la réalisation d’une structure provisoire au Panorama pour faire office de gymnase va coûter 1,8 M€ (sans isolation thermique pourtant) , la rénovation d’une salle de 200 m2 dans l’ex conservatoire municipal va coûter 1 M€.
Autant d’investissements inutiles ou sur dimensionnés.
Comment le Maire peut-il les financer ? Essentiellement, grâce à la cagnotte constituée en début de mandat avec la hausse massive des impôts.
L’augmentation de la dépense publique à Fontenay aux Roses ne conduit donc pas à une amélioration de la qualité des services publics mais uniquement à afficher sur du papier glacé (payé aussi par le contribuable) des photos d’inauguration d’équipements qui sont toujours bonnes à prendre dans la perspective des prochaines échéances électorales.
En 2020, il faudra complètement changer de paradigme sur le choix des priorités en matière de dépense publique.
Priorité aux dépenses les plus utiles pour les Fontenaisiens et non pas aux dépenses les plus utiles pour les prochaines campagnes électorales.
Gilles Mergy