Comme chaque année, nous nous sommes retrouvés sur la Coulée verte devant le monument érigé par M. Scrive pour rendre hommage aux héros et aux victimes de la déportation.
Compte tenu du contexte sanitaire, la cérémonie s’est déroulée en format restreint.
Xavier Iacovelli, Sénateur des Hauts-de-Seine, Pascal Etynger, Président de la communauté juive de Fontenay-aux-Roses, David Edery, le Rabbin, étaient notamment présents. La municipalité m’avait convié en tant que représentant de l’opposition pour y participer aux côtés du Maire et je les en remercie.
Parmi toutes les commémorations auxquelles nous participons chaque année, cette cérémonie est en effet l’une des plus émouvantes.
Elle nous rappelle que dans notre pays, pourtant considéré comme étant le berceau des droits de l’homme, les autorités, en lien avec les occupants Nazis, ont déporté dans des camps de concentration et d’extermination des femmes, des enfants, des hommes à cause de leur religion, à cause de leur origine, à cause de leurs préférences sexuelles, à cause de leurs sensibilités politiques.
Mme Bekiari, Maire adjointe en charge du devoir de mémoire, a lu le message commun des associations de déportés.
M. Edery a lu la prière pour la République Française et le Kaddish (prière aux morts).
Dans une intervention particulièrement émouvante, M. Alexandre Sebban, chargé de la mémoire au sein de la communauté juive de Fontenay-aux-Roses a rendu un hommage vibrant aux 6 millions de Juifs et aux dizaines de milliers de Tziganes morts dans les camps d’extermination nazis. Il a rappelé le souvenir de Micheline Proujane élève de l’Ecole du Parc déportée le 28 août 1942 (une plaque commémorative avait été inaugurée par l’ancien Maire Pascal Buchet devant l’école du Parc).
Il a aussi rendu hommage aux victimes des génocides arménien et au Rwanda.
Ce fut une très belle cérémonie. Je regrette juste que personne n’ait évoqué la vie et le parcours de mon ami Gérard Avran alors que sa fille Isabelle avait fait déposer une gerbe.
Gérard fut déporté notamment au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Il en est revenu.
Toute sa vie durant, il a milité au sein du parti communiste et agit en faveur des plus démunis. En 1994, il a été élu conseiller municipal en charge du devoir de mémoire et a mis en place à Fontenay-aux-Roses le comité d’entente des anciens combattants et victimes de guerre. Ce comité d’entente existe toujours.
Toute sa vie, Gérard a oeuvré en faveur du devoir de mémoire en allant témoigner dans des établissements scolaires en France et en Suisse.
Quelques années avant son décès, il s’est rendu en Allemagne pour montrer symboliquement que s’il n’était pas possible de pardonner à ses “anciens bourreaux”, leurs enfants et les générations suivantes n’étaient pas responsables des actes de leurs parents et que par ailleurs la paix passait par la fraternité entre les nouvelles générations.
La réconciliation franco-allemande est un des plus beaux legs de la construction européenne engagée après la seconde guerre mondiale. Le jumelage avec Wiesloch est un des beaux symboles de cette réconciliation.
Il faut continuer à le faire vivre et à lui donner toute sa place au sein de notre commune dès que le contexte sanitaire le permettra de nouveau.
Gilles Mergy
