La conception qu’a le Maire de la démocratie a été confirmée au Conseil municipal du 4 avril dernier

Le dernier Conseil était sans aucun doute le plus important de l’année avec l’examen des comptes 2023 et du projet de budget 2024. Mentionnons aussi le contrat de ville 2024/2030, important pour le quartier des Blagis qui, jusqu’à maintenant, a fait l’objet de promesses sans beaucoup de concrétisation. Ne manquait à ce Conseil que le plan pluri annuel d’investissements.

Le climat dans lequel il s’est déroulé n’a pas beaucoup changé par rapport aux précédents, avec de continuelles invectives contre l’opposition et attribuant inévitablement la responsabilité des dysfonctionnements à la mandature précédente, enfin celle d’il y a plus de 10 ans.

Chantre de la concertation a posteriori, toute question concernant la transparence n’occasionne que des sous-entendus malsains. Ainsi, une élue qui se dit de la majorité, a été interrompue : si elle prenait la parole, c’est qu’elle est dans l’opposition. Les élus majoritaires n’ont donc pas non plus le droit de s’exprimer, sauf à dire merci « Monsieur Vastel ». Dans ces conditions, difficile d’avoir des débats de fond sur les orientations, sur les actions à mener. Seul le maire pense pour vous puisqu’il a été élu avec 52% des voix.

Quelques commentaires sur les comptes de notre commune.

Le compte administratif 2023 doit retracer toutes les dépenses engagées par la ville en respectant au mieux le budget voté il y a un an. Hourra ! La ville a été bien gérée puisqu’elle dégage un excédent annuel de plus de 4 millions d’euros. Mais est passée sous silence l’augmentation des impôts, globalement de…4.3 millions d’euros, ce qui se traduit pour certains par une hausse supérieure à 30% de leur taxe foncière. Mais le maire n’aime pas les pourcentages…

Rassurez-vous, en 2024, les impôts n’augmenteront pas, enfin presque pas, seulement de +3.9% par la faute de l’Etat.

Lors de la préparation du budget 2023, il lui fut facile d’expliquer la nécessité de la hausse des impôts (les Fontenaisiens auront peut-être oublié en 2026), après avoir gonflé les prévisions de dépenses ; le tour était joué. Ainsi, si on compare le budget prévisionnel 2023 au réalisé 2023, traduit dans le compte administratif, on note une divergence…seulement de 15% ! Ne nous attardons pas sur les pourcentages, le maire n’aime pas les pourcentages…

L’enfance serait une priorité. L’afficher c’est bien, le concrétiser c’est mieux : l’accueil en crèche a encore été réduit (disparition de plus de 60 accueils depuis son arrivée), le pôle éducation est en retrait de 10% entre 2022 et 2023, retrait encore constaté au budget 2024… désolé, j’avais oublié que le maire n’aime pas les pourcentages…

Ah ! Une dépense non affichée comme prioritaire dans les commentaires du maire mais bien réelle, celle des réceptions : multipliée par 2 entre 2022 et 2023 et, dans le prévisionnel 2024, multipliée par 6  par rapport à cette même base (je me garde de faire des pourcentages). Galettes tour, invitations personnalisées, cafés du maire le nécessitent. N’y aurait-il pas quelque chose de prévu en 2026 ? Le Mag du mois d’avril ne le confirme t-il pas ? La confidence donnée par le maire en séance de ce Conseil municipal en justification de ces dépenses est imparable : Monsieur Buchet ne les comptabilisait pas de cette manière… ! Mais est-ce le sujet ? Nous parlons de l’explosion de ces dépenses de réceptions aujourd’hui !

Un petit mea culpa de sa part, mais très petit, sur l’erreur d’avoir imposé au CCJL (dont chacun reconnaît la compétence et le dynamisme dans le domaine de la culture et de l’animation), un volet social pour lequel il n’a pas été créé, fragilisant les financements importants de la CAF. Espérons que le contrat 2024/2030 visé ci-dessus fera renaître une vraie Maison de quartier associant l’ensemble des acteurs.

Petite nouveauté pour le budget 2024 : la possibilité donnée au maire de transférer entre chapitre de dépenses 7.5% des crédits. Un calcul simple fait apparaître que le maire peut décider des virements jusque 3,5M€ sans approbation par le Conseil municipal. Quelle est la sincérité du budget dans ces conditions ! Mais dans ce cas le maire aime bien les pourcentages.

Enfin, le Conseil s’est terminé en apothéose : c’est moi le chef et je fais ce que je veux, donc j’ai décidé que je ne répondrai pas à vos deux questions sur la relation bailleurs/locataires/mairie et celle sur le soutien aux descendants de Monsieur Swobada, sculpteur mondialement connu. Ce n’est pas la première fois que le maire refuse de répondre aux questions en séance, mais quand Monsieur est de mauvaise humeur, il est de mauvaise humeur. 

Réfléchissons, pour l’avenir, aux relations à instaurer afin de privilégier écoute, compréhension, concertation, sans dédain à l’égard de quiconque formulant tout simplement un avis, nécessaires à l’acceptabilité des prises de décision.

Jean-Yves Sommier
Conseiller municipal

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