La rénovation thermique, ce n’est pas changer une fenêtre

A chaque fois que le Maire actuel veut témoigner de son action en matière de rénovation thermique, il donne le nombre de fenêtres changées dans les bâtiments publics.

Avant, il disait 700 fenêtres. Il a dû recompter puisque dans son éditorial du dernier magazine municipal, il indique 600. Je me demande où sont passées les fenêtres disparues mais là n’est pas l’essentiel.

Ce que le Maire n’arrive pas à comprendre et pourtant JJ Fredouille, ancien maire-adjoint puis conseiller municipal EELV, le lui rappelait régulièrement entre 2014 et 2020 : la rénovation thermique d’un bâtiment public (ou d’un logement d’ailleurs) n’est efficace que si elle est globale : les gestes isolés consistant à changer ici ou là une fenêtre ou le système de chauffage ne parviennent qu’à un très faible gain d’énergie. Tous les rapports scientifiques l’ont établi.

M. Vincent LEGRAND, directeur général de DOREMI (entreprise spécialiste de la rénovation énergétique) le dit clairement : « le fait de rénover par morceaux de travaux est contreproductif du point de vue de la performance énergétique. Ce n’est pas en jetant cinq grosses pierres les unes après les autres dans une rivière qu’on construit un barrage. Pour la chaleur, c’est pareil ».

Une rénovation efficace doit porter sur 6 axes comme l’indiquent tous les spécialistes : les murs, les planchers, la toiture, les menuiseries extérieures, la ventilation et la production de chauffage.

En se focalisant sur les seules fenêtres et parfois les chaudières, la majorité municipale agit à contre sens des objectifs fixés par la trajectoire nationale énergie carbone et gaspille l’argent public sans apporter le moindre confort thermique aux utilisateurs de nos équipements publics et la moindre économie sur nos dépenses de fluide.

J’en veux pour preuve les températures mesurées dans nos écoles : 17°C parfois moins  (pour une température recommandée à 19°C). Ce n’est évidemment pas une volonté de la municipalité d’avoir des températures aussi basses mais seulement la conséquence de son absence d’action globale en matière de rénovation thermique depuis 2014. Elle n’est ainsi même pas capable de garantir une température acceptable à nos enfants et doit pour compenser leur distribuer des polaires…

 

Gilles Mergy

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