Le choix du second tour de l’élection présidentielle

Dimanche 24 avril, le second tour de l’élection présidentielle opposera Emmanuel Macron, candidat républicain de centre-droit, à Marine Le Pen, candidate d’extrême droite.

Oui, il y a des raisons morales nombreuses de s’opposer à Mme Le Pen et de voter pour le candidat républicain. Mais ce discours moral semble s’étioler au fil du temps et de la présence « régulière » de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle. La notion de « front républicain » a perdu une large partie de sa substance car nos concitoyens, issus notamment des classes populaires, ont trop souvent l’impression que nos élites politiques ne viennent les solliciter que pour remporter l’élection avant d’oublier leurs promesses.

Mme Le Pen et l’extrême droite sont pour moi des ennemis de la République mais surtout leur programme ferait de notre pays un paria sur la scène internationale, fragiliserait notre économie et notre modèle social et constituerait un recul majeur en terme de libertés publiques.

Mme Le Pen a régulièrement affirmé sa proximité idéologique voire amicale avec Poutine, avec Trump ou avec Orban, le premier ministre « autoritaire » de Hongrie.

Si elle ne parle plus explicitement de sortir de l’OTAN et de l’Union européenne, tout son discours s’inscrit dans une logique de retrait de ces deux organisation internationales qui ont pourtant assuré la paix et la prospérité à notre continent depuis 1945. Elle affirme inscrire sa future action diplomatique dans les héritages diplomatiques du Général de Gaulle ou de F. Mitterrand mais n’hésite pas à annoncer l’arrêt de toute coopération franco-allemande alors que l’amitié entre nos deux pays est au cœur de notre politique depuis 1963 et la rencontre au sommet De Gaulle – Adenauer.

Sa vision hypercentralisée de l’action publique conduirait à priver les collectivités locales de tout levier d’intervention alors que leur agilité et leur efficacité au plus près du terrain sont essentielles pour agir au quotidien auprès de nos concitoyens.

Elle annonce respecter la liberté d’expression mais n’hésite pas à faire expulser manu militari par un service d’ordre musclé une militante qui a osé évoquer sa proximité avec Poutine.

Elle est prête à transformer radicalement notre Constitution dans un sens plus restrictif en matière de libertés publiques et à proposer par referendum le rétablissement de la peine de mort que seuls deux pays démocratiques dans le monde maintiennent en vigueur (Etats-Unis et Japon).

Elle est prête à réduire les droits sociaux de millions de personnes qui vivent et travaillent dans notre pays en contribuant ainsi à sa prospérité en mettant en place la « préférence nationale ».

Elle tient des propos contradictoires sur l’action économique en alternant un discours ultra libéral (avec réduction des droits syndicaux) et une politique de nationalisation massive sans jamais indiquer les moyens de son financement.

Dimanche 24 avril, quel que soit notre choix au premier tour, quelles que soient nos réserves sur l’action d’Emmanuel Macron (et les miennes sont majeures après avoir soutenu sa candidature en 2017), nous ne devons pas nous tromper de combat.

Il nous faut voter E. Macron pour préserver notre modèle républicain et dès le lendemain de son élection nous battre pour une politique plus juste, plus solidaire, plus sociale et plus citoyenne.

 

Gilles Mergy

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