Alors que tous les experts (sauf manifestement ceux consultés par la majorité municipale actuelle) soulignent qu’accroître la place de la nature en ville est l’un des meilleurs moyens de lutter contre les fortes chaleurs, il me parait intéressant de reprendre quelques propos de Michel Desvigne, grand nom du paysage, qui a été récemment interviewé dans le journal « Le Monde ».
Son concept de forêt urbaine consiste à adapter la nature et la densité des plantations aux caractéristiques du sol.
Ainsi, il indique dans son interview que « ce n’est pas tant une question de profondeur que de volume et de continuité des sols, qui permettent d’atteindre une masse critique de végétaux. Sur une dalle ou un toit, on ne peut pas mettre 2,50 mètres de terre, sinon on effondre la construction. Mais on peut planter des charmes, des bouleaux, des érables dans 70 centimètres de terre. C’est un jeu de composition qui part des contraintes physiques des constructions, que l’on doit croiser avec notre souhait de recomposer un milieu vivant, avec des végétaux qui nécessitent des sols plus ou moins profonds et que l’on place aux bons endroits. »
Selon lui, il s’agit d’utiliser « chaque creux, chaque alvéole, chaque accident de la construction pour pouvoir installer un sol, planter des arbres. On utilise parfois des matériaux allégés, comme du polystyrène, couvert d’une couche de terre et de lierre, de fougères, de graminées, pour compléter le relief et donner l’illusion de la continuité. »
A la question de savoir si son concept est coûteux, il rappelle que non et insiste sur le fait que « ce qui coûte cher, ce sont les surfaces minérales, les constructions, les objets… »
Si ce modèle de forêt urbaine ne peut pas être généralisé, il est l’une des réponses que l’on peut apporter pour améliorer l’espace urbain et lutter contre la chaleur notamment dans des quartiers où l’espace public a été traité d’une manière pauvre ou totalement minéralisé (comme dans notre commune).
Comme l’indique en conclusion de son interview Michel Desvigne, il ne s’agit pas de faire du concept de forêt urbaine un simple effet de mode.
Dans notre vision de la ville de demain, nous voulons au contraire étudier et nous inspirer de toutes les expériences réussies et innovantes en matière d’aménagement de l’espace public.
Nous voulons nous appuyer sur ces expériences réussies pour vous proposer une approche de la ville de demain qui réponde aux besoins de notre commune et de ses habitants et qui soit différente de celle de la majorité municipale actuelle à savoir une vision exclusivement minéralisée de cet espace public copiée sur les villes voisines.
Ainsi, nous pourrons donner ensemble un temps d’avance à Fontenay.
Gilles Mergy