Rappelons les faits :
- En avril dernier, un jeune homme meurt victime d’un coup de lame ; trois semaines plus tard un adolescent est tabassé et hospitalisé dans un état critique ;
- Un mois plus tard, en mai, en réaction à ces événements particulièrement graves, les quatre maires concernés (Bagneux, Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses et Sceaux) ont écrit au préfet pour demander plus de moyens pour la prévention, la médiation sociale et la sécurité dans le quartier ;
- Début juillet, les quatre maires (représenté par sa première adjointe pour celui de Fontenay) ont rencontré le préfet et le patron de la police des Hauts-de-Seine. À l’issue de cette réunion, le maire de Bourg-la-Reine a déclaré dans la presse : « Le préfet nous a promis une coordination des actions car les Blagis dépendent de trois commissariats différents, il a promis des moyens financiers pour des actions de sécurité et de prévention et de travailler sur la médiation, nous allons travailler sur un plan d’actions à partir de la rentrée, c’est une avancée » (Le Parisien, 10/7/2011).
Ne faisons pas la fine bouche ; de vagues promesses reposant sur un plan d’actions à construire au dernier trimestre, c’est mieux que rien. Mais cela ne me paraît ni à la hauteur des enjeux, ni au niveau de ce que les habitants du quartier sont légitimement en droit d’attendre.
S’il est normal que les élus locaux fassent appel à l’état sur les responsabilités qui sont les siennes, je voudrais leur rappeler ce vers de Jean de la Fontaine : « Aide-toi, le ciel t’aidera » (Le Chartier embourbé, fable).
En effet, beaucoup pourrait être décidé et réalisé localement avant que l’état intervienne… Je pense notamment :
- À l’appui que les mairies pourraient apporter aux associations qui agissent sur le terrain : aide aux devoirs et à la préparation des examens et concours, aide à l’insertion des jeunes et des adultes, aide au retour à l’emploi, etc. ;
- Au renforcement des moyens que les mairies mettent à disposition des structures qui animent le quartier, Maison de quartier des Paradis (Fontenay-aux-Roses) et Centre Social et Culturel des Blagis (Sceaux) par exemple ;
- Au financement par le département de la prévention spécialisée (association Jeunes Dans La Cité à Fontenay-aux-Roses). Avec un demi-milliard d’excédent budgétaire, il a les moyens de faire beaucoup plus !
Solliciter l’État, être écouté par le préfet et obtenir des promesses, c’est bien.
Engager concrètement, au plus vite et en concertation avec les intéressés les moyens dont disposent les collectivités territoriales, sans attendre la réalisation d’hypothétiques projets de rénovation du quartier, me semblerait beaucoup plus intéressant et utile. Cela ne semble pas la voie retenue ; je le regrette.
Michel Giraud