Le Modem…quelle mansuétude

Le Modem a décidé de soutenir Laurent Vastel aux prochaines élections municipales.

Cette décision a de quoi surprendre puisque L. Vastel n’a jamais montré aucune inclinaison politique du côté de Macron : pendant la présidentielle, on a vu affiché son portrait sur les tracts de François Fillon ; au cours des législatives, il a fait de même aux cotés de Pemezec contre son  – maintenant – ‘ami’ Jean Louis Bourlanges ; et pour les dernières européennes, il n’a pas trouvé mieux que de s’associer avec un groupuscule – l’UDI – dont la persistance à ne pas vouloir fusionner sa liste avec celle du Modem-EM a empêché E. Macron de triompher à cette élection de portée internationale…

Encore samedi dernier, et sans doute en guise de reconnaissance pour cet apport déterminant, il distribuait un tract qui critiquait sans ambages le gouvernement…

Le Modem de Fontenay qui l’a vu parachuté dans les jupons de l’UMP au sein de la vie politique de la ville il y a cinq ans et qui l’a jugé sur pièces, n’a pas souvent porté un jugement positif ni sur ses options politiques, ni sur sa gouvernance. Et il l’a fait savoir par ses tracts et sur son site. Par exemple :

Dès 2015, questionnement sur la création de la SPLA (du Panorama), qui fait de facto Fontenay un vassal de Clamart.
En 2016, critique de la hausse des impôts locaux totalement injustifiée, et des « mensonges » [sic] de la communication associée dans le bulletin municipal.
En début 2017, analyse du bilan diffusé par le Maire après ses trois premières années de mandat, qui dénonçait en particulier le caractère « profondément biaisé » du PLU, et se terminait par : « cela vaut-il les 7 174 Euros que reçoit M. Vastel chaque mois des deniers publics ? » (cumul des émoluments de ses trois mandats).
En fin 2017, tract critiquant la consultation bidon sur l’aménagement de la place de la mairie.
En juillet de cette année, dans le cadre de la « concertation légale » sur la création d’une ZAC, contribution qui dénonce le bluff du Grand Projet Vastel de Renouveau des Paradis.

 

Le Modem de Fontenay a aussi échangé quelques courriers recommandés avec M. Vastel : par exemple quand à la veille du deuxième tour de l’élection Départementale il avait collé sur ses affiches une étiquette rouge prétendant que le Modem le soutenait (ce qui était une complète usurpation). Ou bien en ce début d’année 2019 même, pour lui interdire de continuer à citer sur ses documents de campagne des personnes qui n’avaient jamais donné leur assentiment.

C’est peu dire que les quatre membres du Modem inscrits d’office sur sa liste n’y vont pas tous de gaité de cœur… Divisés, ne jouant pour la plupart que leur carte personnelle, sans leader, ils seront incapables de tenir tête à L. Vastel sur quelque sujet que ce soit. A moins qu’ils ne soient carrément bradés au second tour, quand comme la dernière fois L. Vastel s’alliera avec n’importe qui pour être élu ! Ils ne porteront donc en rien dans notre ville les valeurs du Modem…

Cette stratégie étrange et qui laissera sans doute pantois l’électeur Fontenaisien est parait-il attribuée à Christophe Castaner. Celui-ci aurait suggéré, alors qu’il était à la tête de LREM, de recycler des maires en place pour conduire les prochaines listes municipales. Le raisonnement étant le suivant : le Sénat gène E. Macron dans sa volonté de réformes constitutionnelles ; il faut donc changer la majorité du Sénat ; et pour cela « faire » un maximum d’élus municipaux (grands électeurs des sénateurs). EM étant par ailleurs très peu présent sur le terrain, et ne disposant pas de 36 000 Macrons, il était plus sûr de pratiquer la méthode du coucou !

Stratégie d’un grand réalisme, pour ne pas dire magouille de bas étage… On est loin du renouveau dont Emmanuel Macron a été porteur un jour…

Cette stratégie, même si elle a recueilli la faveur des hiérarques locaux du Modem et apparentés – qui copinent avec ce « cher Laurent » au conseil départemental des Hauts de Seine, ou qui viennent du même monde que lui – ayant été avant tout arrêtée au sommet, c’est au sommet qu’il faut à court terme faire savoir son mécontentement. Je suggère deux pistes :

1. Voter pour le referendum contre la vente d’ADP ; l’argumentaire officiel de cette vente étant parfaitement incompréhensible à l’économiste le plus favorable au pouvoir. Dès lors que le nombre de signataires aura dépassé le million – et on en est tout près – E. Macron reculera.
 
2. Participer activement à la manifestation du 5 décembre. On verra bien si Emmanuel Macron est toujours fidèle à sa promesse de réformer le pays, ou s’il n’est à ce jour qu’obnubilé par sa réélection ?

 

Michel Bayet.

Membre fondateur du Modem.

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