La lutte contre la pandémie nécessite notamment de maintenir les activités économiques essentielles pour la nation.
Les pouvoirs publics ont souligné à plusieurs reprises le caractère vital des activités de transport et de logistique pour maintenir l’approvisionnement alimentaire ou des produits indispensables (chlore pour assainir l’eau potable, céréales pour l’alimentation mais aussi pour la fabrication de médicaments dont le paracétamol, carburants, fruits et légumes, produits frais, palettes de riz, de pâtes, de poudres de lait, PVC pour la fabrication de masques, de seringues ou de poches médicales…).
Nous sommes donc en tant qu’habitants de Fontenay-aux-Roses directement concernés.
Alors que le transport sur longue distance par camion s’est très fortement réduit depuis le début de la pandémie (manque de conducteurs, fermeture des commerces de restauration pour les accueillir…), la SNCF assure la circulation de près des 2/3 de trains de ses trains de fret habituels (le nombre de trains de voyageurs est d’environ 15% de la circulation normale). Des centaines et des centaines de cheminots sont ainsi mobilisés pour assurer la programmation et la circulation de ses trains, l’entretien du réseau et du matériel roulant.
La circulation de ces trains de fret est donc vitale pour la vie économique et sociale de notre pays.
Et pourtant, on a failli « tuer » et pas qu’une fois le fret ferroviaire. Son déclin semblait inéluctable depuis des années et l’ouverture à la concurrence imposée par Bruxelles n’a en rien ralenti cette chute.
Alors que tout le monde convient que le fret ferroviaire est sur longue distance (et sous certaines conditions pour de la desserte de proximité) le mode de transport le plus performant et le plus écologique, il ne représente plus aujourd’hui qu’une part marginale du transport de marchandises.
Les raisons sont multiples. La structure industrielle de notre économie moins robuste que dans d’autres pays comme l’Allemagne (baisse de l’industrie lourde, délocalisation de plusieurs sites de production à l’étranger,…) et la faible attractivité des ports français notamment du Havre et Marseille par rapport aux ports de la mer du Nord…) sont deux explications essentielles.
Mais, les principales raisons relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics et aussi dans une certaine mesure des dirigeants passés de la SNCF. Malgré un discours en apparence pro ferroviaire, les pouvoirs publics ont en effet accéléré la déréglementation du transport routier et favorisé ainsi le dumping social, ils ont refusé de faire payer aux transporteurs routiers le coût complet d’utilisation de l’infrastructure (un poids lourd abime 10 000 fois plus une route qu’une voiture particulière), ils n’ont jamais donné aux dirigeants successifs de Fret SNCF les moyens financiers de moderniser leurs locomotives fret ou leurs wagons et de faire circuler des trains plus longs et/ou plus lourds (contrairement aux États Unis par exemple). Ils ont exigé que les priorités de circulation, notamment aux abords des grandes agglomérations, soient exclusivement données aux trains de voyageurs suscitant ainsi des délais d’acheminement des trains de fret incompatibles avec les exigences de notre économie.
La pandémie actuelle mais aussi le processus de réchauffement climatique plus rapide qu’on ne veut bien l’admettre nécessitent de repenser les chaînes d’approvisionnement logistique en France et en Europe.
Il faut enfin donner la priorité au rail pour les longues distances et réserver le mode routier aux pré et post acheminements sur courte distance avec du matériel moins polluant.
Chacun d’entre nous en bénéficiera.
Souvenons-nous-en une fois cette épidémie vaincue.
Gilles Mergy
Monsieur . J ‘ apprécie beaucoup votre bon sens, votre logique , et votre réactivité, dans ces circonstances si difficiles.
.J ‘ espère que les fontenaisiens seront tenus au courant , autrement que par le Mag de Fontenay…. de toutes vos initiatives! Puisque,malheureusement tout le monde ne connaît pas, ou ne peut pas lire « les nouvelles de Fontenay » , ou encore » osez Fontenay » Comptons sur le bouche à oreilles, à distance, et avec masque – quand nous en trouverons..Et souhaitons que tout Fontenay s ‘ en souvienne , au bon moment.