Dans sa première prise de parole publique, Mme Oudéa-Castera, nouvelle Ministre de l’éducation nationale, a tenté de justifier maladroitement le fait d’avoir scolarisé ses trois enfants dans un établissement privé hyper élitiste “Stanislas”. Elle a souligné qu’elle l’avait fait à cause « du paquet d’heures non remplacé en cas d’absence d’un professeur dans l’enseignement public » et laissé entendre qu’elle avait recherché pour ses enfants une meilleure maitrise des enseignements fondamentaux et un meilleur épanouissement.
Ses propos appellent de ma part plusieurs réactions :
- oui faute d’avoir recruté suffisamment d’enseignants dans les écoles, collèges et lycées publics, tous les enseignants en arrêt maladie ne sont pas remplacés. Mais la responsabilité incombe à l’Etat et aux gouvernements successifs depuis notamment 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Ce n’est pas la faute des enseignants comme ses propos pourraient le laisser penser.
- le niveau de maitrise des fondamentaux est effectivement hétérogène au sein de l’école publique. Mais c’est parce que l’école publique, contrairement à l’école privée, accueille tous les élèves des plus favorisés aux moins favorisés et qu’elle ne pratique pas de sélection à l’entrée. Il s’agit de lui donner les moyens (pas uniquement financiers) pour permettre à ses enseignants de faire le métier auquel ils croient tous : transmettre des savoirs et des méthodes de travail à leurs élèves.
- En terme de bienveillance et d’épanouissement personnel, il est quand même hallucinant de mettre en avant le Collège-Lycée Stanislas qui est sous le coup d’une enquête administrative pour des positions anti avortements, sexistes et homophobes.
A Fontenay-aux-Roses, le retard colossal pris dans le programme de rénovation notamment thermiques des écoles de la ville (à la seule exception de l’école maternelle Scarron) ou le sur-financement récurrent de l’école privée au détriment des écoles publiques permettent facilement de voir où se situent la préférence du Maire et de son équipe entre le public et le privé.
Les élus de l’opposition et notamment Mme Brobecker ont demandé à plusieurs reprises de pouvoir disposer des données chiffrées précises permettant de comprendre le calcul du forfait versé par la municipalité à l’école privée St Vincent de Paul. Malgré plusieurs promesses successives de M. Lafon, Maire adjoint aux écoles et du Maire, nous les attendons toujours…
L’école publique est l’école de la République.
Sans nier le rôle éducatif de l’école privée, il convient d’accorder une priorité absolue à l’école publique au niveau national comme dans notre commune afin de lui permettre d’accompagner et de faire progresser nos enfants dans leur maitrise des savoirs et de leur permettre de devenir des citoyens éclairés.
Gilles Mergy