Tribune du groupe « Les Ateliers Fontenaisiens »
A quelques semaines d’intervalle, deux drames dans notre commune. Après l’assassinat d’un jeune homme de 20 ans, un adolescent de 17 ans se trouve, au moment où nous écrivons, dans le coma. Les enquêtes de police sont en cours. Nous adressons à leurs familles et à leurs proches notre plus profonde compassion dans ces moments terribles. Nous sommes envahis d’une immense tristesse de voir la jeunesse de notre ville être la cible d’une telle violence. L’heure est au recueillement, à la solidarité et à la fraternité.
L’heure est aussi à la mobilisation pour redonner de l’espoir aux habitants de ce quartier.
Le 5 mai dernier s’est tenue une réunion en présence du Maire, d’élus de la majorité et de l’opposition, de représentants des polices nationale et municipale, du directeur de Jeunes dans la Cité (JDLC), de la directrice du club pré-ados et d’habitants. Ces derniers ont mis l’accent sur : la richesse et la diversité du quartier des Blagis, le rôle joué par les parents pour accompagner les plus jeunes, la nécessité de valoriser les réussites (entrepreneurs, sportifs de haut niveau, artistes…). Ils ont demandé que les entreprises qui interviendront dans la future rénovation recrutent des jeunes du quartier. Ils ont regretté la réduction des activités pour les jeunes à la maison de quartier (soutien scolaire ou activités plus ludiques), l’absence d’échanges entre les écoles de la ville ou le départ de la Mission locale à Bagneux. Ils ont aussi déploré le manque d’entretien des résidences par le bailleur social, les appartements vides et les fenêtres murées depuis tant d’années qui laissent la place à tous les trafics. Ils ont demandé que la municipalité prenne en charge des actions immédiates de médiation pour favoriser le dialogue et l’écoute.
Le Maire n’a pris aucun engagement concret si ce n’est l’installation à terme de caméras de vidéosurveillance. Mais cette présence déshumanisée ne remplacera jamais les actions de prévention et de dialogue.
Nous demandons au Maire de se mobiliser immédiatement pour ce quartier sans attendre la mise en œuvre de son projet de destruction-reconstruction qui prendra, dans le meilleur des cas, dix ans pour aboutir.
Gilles Mergy, Léa-Iris Poggi, Jean-Yves Sommier