- Ma rue n’existe plus…
- Comment le savez-vous, Monsieur ?
- C’est ma poubelle qui me l’a dit.
- ???
- Cela fait plus d’une semaine que les éboueurs ne sont pas passés la vider !
- C’est une bonne nouvelle, alors !
- ???
- Si votre rue n’existe plus, le facteur ne peut plus vous délivrer vos avis d’imposition !
- C’est vrai. Mais le fisc me pourchasse sur Internet. Et il me réclame la taxe d’ordures ménagères, qui n’a pas baissé ! Il paraît même que ça rapporte beaucoup d’argent ; beaucoup plus que ce que coûte la collecte des ordures…
- C’est sûr ! Si on vous fait payer et que le service n’est pas assuré… Ça fait un gros bénéfice pour le Territoire !
- Le pire, c’est que ma rue vient d’être rénovée !
- ???
- Financer la rénovation d’une rue qui n’existe plus quelques mois plus tard, c’est étrange, non ?
- C’est peut-être l’explication ? La rénovation a coûté trop cher, il n’y a plus de budget pour les camions poubelles !
- Alors nous allons avoir une belle rue, juste rénovée, qui n’existe plus et est envahie par les poubelles ?
- C’est la démocratie participative, Monsieur. Vous avez voulu qu’on vous rénove votre rue. Vous n’avez pas demandé qu’on continue à vider vos poubelles !
Michel Giraud
NB1 : Tout lien avec le fait que les ordures « non recyclables » n’ont pas été collectées dans ma rue depuis plus d’une semaine n’est évidemment pas une coïncidence…
NB2 : Merci à A. et E., qui se reconnaîtront, pour l’idée de cet article.
NB3 : Je suis sûr que Raymond Devos aurait écrit cela avec beaucoup plus de brio.
L’honnêteté m’oblige à écrire que les poubelles « non recyclables » ont été collectées dans ma rue hier, mardi, hors périodicité habituelle. Malheureusement, cela s’est fait au détriment de la collecte du verre, qui n’a pas eu lieu comme prévu un mardi sur deux…