Dans toute communauté nationale ou locale, il est important de préserver des moments de recueillement collectif.
Les cérémonies patriotiques ou les messes du souvenir organisées pour les associations d’anciens combattants participent au devoir de mémoire que nous devons à tous ceux qui sont morts pour la France.
Elles sont aussi l’occasion de commémorer les moments glorieux mais aussi les pages plus noires de notre histoire collective comme par exemple la « Rafle du Vel d’hiv » mise en oeuvre par la police française. Les Présidents Chirac et Hollande ont chacun à leur tour reconnu la responsabilité de la France dans ce tragique évènement de notre histoire.
Ce matin, avec Annie Sommier, nous étions présents aux côtés du Maire, d’élus de la majorité municipale et des responsables locaux et départementaux de la FNACA (Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) à cette messe du souvenir.
La Guerre d’Algérie fut longtemps qualifiée « d’évènements d’Algérie ». Pourtant, comme l’a rappelé Albert Camus, « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Il a fallu attendre 1999 pour reconnaitre que ce fut une véritable guerre avec ses horreurs, ses massacres, ses malheurs et aussi parfois ses héros. Ce fut d’ailleurs la dernière fois que notre pays envoya dans un conflit armé les appelés du contingent.
A quelques jours de la commémoration officielle de la fin de la Guerre d’Algérie (le 19 mars prochain), un hommage a été rendu ce matin à toutes les victimes civiles et militaires de ce conflit et notamment aux Fontenaisiens morts pendant les combats entre 1954 et 1962.
Le devoir de mémoire est une étape importante dans la construction d’une identité collective mais c’est aussi un passage obligé pour renouer des liens plus apaisés entre anciens ennemis.
Je me rappelle ainsi avec une profonde émotion de Gérard Avran, ancien déporté en Allemagne puis à Auschwitz et décédé il y a quelques années. Il est intervenu très longtemps dans les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes au devoir de mémoire. Il croyait ne plus jamais pouvoir retourner en Allemagne. Mais quelques temps avant sa mort, il avait pardonné à la nation allemande et oeuvré au renforcement de l’amitié franco-allemande.
Une belle image de fraternité que nous devons également défendre et promouvoir au quotidien dans notre commune.
Gilles Mergy