Obnubilé par les chiffres et les statistiques, vous distillez aux Fontenaisiens par l’intermédiaire de quelques blogs ciblés, des articles fleuves et indigestes en plusieurs épisodes pour expliquer l’évolution de la démographie de la ville de Fontenay aux roses dont la finalité est d’essayer de persuader les lecteurs qu’il est absolument nécessaire de construire au moins 2.000 logements neufs d’ici 2030.
Au passage, cette affirmation vous dédouane de la vente de votre pavillon que vous avez signé avec la société immobilière Franco-suisse qui vient de déposer une demande de permis de construire un immeuble de 27 logements…
Mais dans toutes vos analyses, vous ne prenez jamais en compte la notion du bien-être des citoyens et de ce qui peut procurer leur bonheur.
Non, Monsieur Candide, entasser et empiler les gens contre, en dessous et au-dessus des autres dans de petits logements conçus comme des produits financiers permettant de défiscaliser une partie des revenus ne rend pas heureux !
Et ce n’est pas un hasard si de nombreuses personnes quittent la région parisienne pour tout simplement mieux respirer dans des villes moyennes et des petites villes de province.
Lorsque je rencontre des personnes qui reviennent occasionnellement à Fontenay aux roses, elles sont toutes sidérées par la quantité impressionnante d’immeubles qui sont très rapidement sortis de terre le long des 2 lignes de tramway T 6 et T 10 en voie d’achèvement et de ceux qui sont actuellement en construction sur le terrain de l‘école centrale partie sur le plateau de Saclay.
Ces personnes sont également horrifiées par le mitage des immeubles qui sortent de terre à Fontenay aux roses, à la suite de divisions parcellaires et de démolitions de pavillons depuis que les règles du PLU les ont rendues possible. Devant ce constat, elles se glorifient toutes d’avoir fait le choix de quitter notre commune, les Hauts de seine, la région parisienne.
La bétonnisation sans fin et par voie de conséquence l’augmentation des émissions de CO2 provoquent un incroyable gâchis de ressources matérielles et humaines.
La métropole de la région parisienne, engluée par ses transports saturés, rejette en sa périphérie les classes sociales les moins aisées, accélérant inexorablement leur précarité et la fracture sociale.
Monsieur Candide, il faut sortir de cette folle course à la croissance urbaine. Il faut arrêter de faire grossir les métropoles déjà saturées qui deviennent des repoussoirs.
Tout ce qui peut être entrepris pour soulager la région parisienne et redynamiser les petites et moyennes villes abandonnées ira dans le bon sens et nous permettra de nous rapprocher de la neutralité carbone tant espérée pour 2050.
Comme le dit très justement Philippe Bihouix, ingénieur diplômé de l’école centrale en 1996 et actuellement directeur général de l’AREP (Architecture, recherche engagement poste carbone), la plus grande agence d’architecture en France, « l’être humain n’a pas vocation à croitre éternellement, et cela n’empêche pas le progrès. De toute façon, la croissance aura une fin ».
Monsieur Candide, je vous saurai gré de reprendre vos analyses et de revoir votre conclusion.
Bernard Welter