L’ « agriculture bashing » n’est plus supportable. Il faut qu’il cesse.
Notre agriculture traverse une grave crise depuis de nombreuses années. Elle souffre et se fragilise. Il n’y a jamais eu autant d’angoisse qu’aujourd’hui, chez les agriculteurs, à l’idée de ne pas pouvoir faire face. En plus des difficultés structurelles, les conséquences des aléas climatiques fragilisent encore notre agriculture qui est touchée cette année par une sécheresse historique qui mettra à mal pour plusieurs mois de très nombreuses exploitations françaises.
Cela n’empêche pas la profession agricole de multiplier les efforts pour surmonter la crise des prix en allant vers plus de valeur ajoutée et celle de l’environnement en s’orientant vers une réduction de l’impact sur les sols et le biotope. Elle continue d’évoluer pour s’adapter, avec des techniques et des pratiques nouvelles, chaque jour, dans l’objectif de produire mieux pour mieux manger. Elle investit dans le matériel et l’immatériel pour s’adapter au changement climatique qui s’est imposé comme la première priorité planétaire, dans le développement d’énergies renouvelables comme la méthanisation ou dans les filières courtes et les circuits de proximité, dans l’optimisation des pratiques, la réduction de leur impact sur l’environnement avec les pratiques agroécologiques. Car l’agriculture d’avenir que nous prônons doit être performante économiquement et écologiquement.
Nous sonnons l’alarme car dans cette atmosphère de crise, pour la première fois dans l’Histoire, le lien est rompu entre les agriculteurs et l’opinion majoritairement urbaine et de plus en plus coupée du monde paysan. Nous sommes face à une crise morale sans précédent qui est aggravée par des campagnes de disqualification, de médisance et des attaques irresponsables qui nourrissent l’ « agriculture bashing », semant le trouble dans l’esprit de nos concitoyens.
Nous voulons en signant cette tribune alerter l’opinion sur les dérives et les amalgames. Nous refusons les expressions qui se font au prix de l’illégalité et de l’atteinte à l’intégrité physique et morale des agriculteurs. Nous voulons dire fermement notre refus des confusions qui s’installent, de la sourde indifférence et stopper la diffusion du venin du préjugé.
Non, les agriculteurs ne sont pas responsables des scandales sanitaires de l’industrie de la transformation dès lors qu’ils ne maitrisent hélas que trop peu le devenir de leur production. Non, les agriculteurs ne sont pas des tortionnaires de leurs animaux, des empoisonneurs de l’alimentation, et ne se résument pas à des consommateurs d’argent public…
Nous considérons qu’il est sain et souhaitable que les impacts sociaux et environnementaux de notre agriculture interrogent, ainsi que la qualité des produits et la relation de l’homme à l’animal. Mais justement, décider d’être agriculteur, c’est avant tout choisir le lien à la nature, la passion des animaux, ressentir l’émotion de labourer, ensemencer, de récolter, de vinifier.
La civilisation est née par et de l’agriculture. La France possède une des plus belles agricultures du monde et des produits de qualité qui font notre image dans le monde, notre « art de vivre », comme nos vins ou nos fromages, nos repas gastronomiques classés au Patrimoine mondial de l’Unesco. Notre pays est modelé par des millénaires de travail, pour gagner sur la nature sauvage des espaces de dialogue entre l’homme et son milieu. Champs de céréales à perte de vue, vignes suspendues à des talus, troupeaux sur les coteaux bocagers, maraîchage et vergers en fleurs ou en fruits, villages vivants… C’est cela, la France agricole.
La France agricole, c’est aussi le défi relevé de nourrir l’exode rural pour écrire parmi les plus belles pages de l’essor industriel français et la contribution à la reconstruction d’après-guerre pour gagner l’indépendance alimentaire du pays en mettant fin aux « tickets de pain » et en contribuant à l’augmentation de notre espérance de vie par une meilleure qualité alimentaire.
A-t-on bien imaginé les conséquences d’une France sans paysan ? Une France qui perdrait sa souveraineté alimentaire ? Notre pays doit prendre soin de ses derniers paysans. Chacun est responsable. Consommateurs, filières de l’agroalimentaire, associations, médias, organisations professionnelles, enseignement agricole, collectivités et administrations de l’Etat et de l’Union européenne. Toute la classe politique, quant à elle, quel que soit l’échelon et sans considération de sensibilité, doit redéfinir une vision ambitieuse pour l’agriculture française.
L’agriculture est notre patrimoine à tous et nos agriculteurs méritent notre respect et notre reconnaissance. Nous avons le devoir de les soutenir. Nous avons un devoir de reconnaissance envers nos agriculteurs.
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Je voudrai profiter de cette tribune pour témoigner enfin de mon soutien à la démarche conduite par Gilles Mergy à Fontenay-aux-Roses. Je l’ai bien connu comme Directeur général de Régions de France et je sais qu’il aura à cœur de conduire des actions innovantes pour construire à Fontenay la ville de demain.
Marie-Guite DUFAY
Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté
Tribune déjà signée par plus de 500 personnes
Comme le défend au quotidien Mme Dufay dans sa région, les communes peuvent jouer un rôle important dans la promotion de l’agriculture de leur région
Ainsi, la commune de Fontenay Aux Roses tout en respectant les contraintes de la commande publique pourrait privilégier l’approvisionnement en circuits courts pour notre cuisine centrale
Elle pourrait encourager aussi le développement de jardins maraîchers de proximité et le développement de l’agriculture urbaine
Voilà quelques pistes pour les années à venir
Gilles Mergy