Oui au nouvel acte de décentralisation évoqué par le Président de la République mais sous certaines conditions

Si lors de sa conférence de presse du 25 avril, le Président de la République n’a pas fait réellement d’annonces nouvelles et a surtout recyclé des mesures déjà présentées, il a témoigné d’un volontarisme nouveau en matière de décentralisation. Il a notamment reconnu que la politique qui avait été menée depuis 2017 avait été perçue comme lointaine, parfois trop froide. Le Président de la République a jeté les bases d’un nouvel acte de décentralisation.

Au fil de ses échanges avec les élus locaux, le Président de la République est passé d’une vision très centralisée de l’action publique à une approche consistant semble t-il à clarifier la chaine des compétences, des financements et des responsabilités. Comme le disait il y a déjà plusieurs années Alain Rousset, Ancien Président de l’association des Régions de France et Président de la Région Nouvelle Aquitaine, il est important que « nos concitoyens sachent qui fait quoi et qu’il y ait un seul pilote par compétence publique ». La responsabilité démocratique des élus en charge d’une compétence donnée est essentielle.

Cette nouvelle étape devra permettre une décentralisation plus aboutie avec le transfert de véritables blocs de compétences (et non des bouts de compétences comme l’a fait en règle générale l’Etat) et des financements qui vont avec. Une fois la compétence transférée, l’Etat doit s’en retirer complètement sinon cela génère des doublons et de l’inefficacité.

Ce nouvel acte de décentralisation doit permettre de conforter dans leurs prérogatives les communes (politiques de de proximité dont l’urbanisme), les départements (politiques de solidarité) et les Régions (développement économique, formation/orientation et mobilités).

La question des intercommunalités est plus complexe. En province, la création des métropoles ou des communautés d’agglomération autour d’une ville centre a certes réduit le lien de proximité entre le décideur public et le citoyen mais a permis en contreparties de réelles économies d’échelles. Elle a également permis de donner à ces nouvelles collectivités une force de frappe plus efficace.

En Ile-de-France, le processus intercommunal est en échec. Ce n’était pas brillant avant la loi NOTRe votée lors du quinquennat précédent mais la création du Grand Paris et des Territoires a encore complexifié le paysage institutionnel sans aucune valeur ajoutée pour nos concitoyens.

Qui au sein de notre commune connait les compétences et le périmètre géographique du Territoire auquel appartient Fontenay-aux-Roses ?

Au mieux quelques initiés.

Cela n’a pas empêché le Maire de Fontenay de demander en catimini le transfert de 21 rues communales au Territoire. Ce transfert de compétences n’a pour seul intérêt pour le Maire que de rendre plus obscures les responsabilités respectives de la ville et du Territoire sur l’entretien, la maintenance et les travaux sur la voirie.

Engager un nouvel acte de décentralisation comme semble enfin l’envisager le Président de la République nécessite qu’en contrepartie les élus locaux se comportent de manière responsable et transparente vis à vis de leurs administrés.

Ce n’est malheureusement pas le cas dans notre commune et les élections de 2020 doivent permettre de « changer de braquet » en la matière.

Gilles Mergy

 

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