Pendant la crise, les « ventes » continuent

En juillet dernier, le Maire de Fontenay-aux-Roses avait tenté de justifier la hausse spectaculaire de l’enveloppe indemnitaire des élus de la majorité municipale par la forte hausse de leur charge de travail.

Vu l’absence de plan d’action ni même de mesures nouvelles destinées à lutter contre les effets de la crise sanitaire, économique et sociale, ce n’est sûrement pas la mobilisation de la commune sur les questions de solidarité qui leur prend beaucoup de temps.

Vu l’ampleur des transferts de compétences prévus au profit du Territoire Vallée Sud Grand Paris (la quasi totalité de la voirie, l’éclairage public, la signalisation lumineuse…) de la future société publique locale « Vallée Sud Aménagement » (mise en oeuvre des politiques de renouvellement urbain, de l’habitat, de la culture, de la petite enfance, du sport…) et de la future société d’économie mixte « Vallée Sud Mobilités » (étude, construction et exploitation de parcs de stationnement et de tout équipement pouvant y être rattaché même indirectement, prise de participation dans des sociétés…), leur charge de travail va se réduire de manière significative.

Une fois ces transferts achevés, la commune de Fontenay-aux-Roses aura plus ou moins les mêmes compétences résiduelles qu’une simple mairie d’arrondissement de Paris  ou de Lyon.

En votant pour le maire actuel en juin dernier, les Fontenaisiens étaient ils conscients de cet abandon programmé de pans entiers de l’action publique de proximité au profit du Territoire Vallée Sud Grand Paris (dont l’efficacité n’est pas en doute mais au détriment de notre liberté d’actions) ou au profit de sociétés capitalistiques (SPL, SEM) dont l’opacité de gestion est régulièrement soulignée par la Cour des Comptes ou les Chambres régionales des comptes et qui n’accordent aucune représentation aux élus de l’opposition malgré la possibilité ouverte dans leurs statuts de désigner un « censeur » disposant d’une simple voix consultative et ne percevant pas de jetons de présence.

Face au besoin d’action publique de proximité, certains élus comme la Maire de Châtillon ont fait le choix de muscler leur collectivité pour qu’elle puisse agir au service de ses habitants ; d’autres comme le Maire de Fontenay aux Roses le choix de la dépouiller progressivement de toutes ses prérogatives…

Gilles Mergy