Il y a quelques jours, une enseignante d’EPS du collège des Ormeaux a été agressée par trois adolescents dont un élève de 13 ans et deux anciens élèves de 13 et 14 ans exclus du collège. Cette scène violente et choquante, survenue devant des dizaines d’élèves, a profondément bouleversé la communauté éducative, les familles et les habitants de Fontenay-aux-Roses.
Je tiens à exprimer mon soutien total à cette enseignante, que j’ai connue à travers mes filles, et dont j’ai pu apprécier le professionnalisme et l’engagement. Je souhaite également saluer le courage de ses collègues qui sont intervenus pour l’aider, et apporter ma solidarité à l’ensemble de l’équipe éducative du collège des Ormeaux.
Cette violence, dirigée contre une enseignante, heurte profondément les principes les plus fondamentaux de notre vie commune et je la condamne à la hauteur de sa gravité.
Nous devons aussi nous poser collectivement la question : Comment en est-on arrivé là ? Et surtout que faire pour que cela ne se reproduise pas ?
Qu’est-ce qui a pu conduire des adolescents de 13 et 14 ans à en venir à de telles violences envers une adulte, une figure éducative, en public ? Quelle part de décrochage, de mal-être ou de rupture éducative cela révèle-t-il ?
Condamner l’acte ne doit pas nous dispenser de comprendre ses causes profondes. Car comprendre n’est pas excuser — c’est chercher à prévenir, à agir à la racine.
Le collège des Ormeaux est un lieu d’engagement et d’innovation pédagogique, avec des classes à horaires aménagés, des projets artistiques, linguistiques, citoyens. Les enseignants y accomplissent un travail remarquable mais dans des conditions de plus en plus difficiles. En effet, les équipes pédagogiques alertent depuis des années sur les tensions croissantes, le manque de moyens humains, la surcharge des effectifs : près de 770 élèves pour un établissement prévu pour 500.
Face à la violence, notre réponse doit être forte. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la sécurité de nos enseignants : c’est la promesse républicaine de l’école pour tous.
Ce drame nous rappelle l’urgence de réinvestir dans l’école publique, dans la prévention des violences et dans l’accompagnement des élèves en difficulté. Il est nécessaire de réfléchir à un plan d’action global pour le collège des Ormeaux.
Un renforcement immédiat des moyens humains : vie scolaire, CPE, encadrement, et accompagnement psychologique.
Une politique de prévention de la violence, en lien avec les familles, les élèves et les associations.
Une offre pédagogique ambitieuse, diversifiée, qui valorise chaque talent, chaque potentiel.
Une prévention active du décrochage scolaire avec un accompagnement adapté des décrocheurs.
Et une coopération étroite entre l’État, le Département, la Ville, la communauté éducative et les parents d’élèves.
Au-delà des savoirs, l’école est aussi le lieu où se construit le respect de l’autre, le vivre-ensemble, la confiance dans la société.
Il est temps de lui redonner les moyens d’accomplir cette mission essentielle : celle de préparer les citoyens de demain, dans un cadre apaisé, exigeant, et profondément humain.
Gilles Mergy
Il serait opportun que les collèges et le lycés s’ouvrent aux adultes pour des témoignages afin de transmettre l’importance de l’école et de l’enseignement. Soutenir les profs face aux difficultés de communication et de respect. Écouter 1h un adulte qui parle de sa scolarité et de sa vie professionnelle….Que tout commence dans le vivre ensemble à l’école..: je suis prêt… Qui me contactera?