L’information publique est au service de tous. Elle est objective et factuelle. Elle éclaire les citoyens, leur permet de comprendre les choix politiques, d’y réagir, d’en débattre.
La communication politique, elle, vise à convaincre et à séduire. Elle doit être clairement identifiée comme telle.
La distinction entre information publique et communication politique est essentielle et la confiance des citoyens en dépend. Il s’agit là d’un enjeu démocratique.
Le magazine municipal : journal ou vitrine ?
Le magazine de la Ville est un outil essentiel d’information publique locale. Financé par les contribuables, il est distribué dans tous les foyers.
Mais aujourd’hui, son contenu met surtout en valeur les actions de la majorité municipale, sans toujours permettre aux associations de s’y exprimer librement et en leur nom propre. Quant aux autres sensibilités politiques, elles ne peuvent s’exprimer que dans les tribunes dédiées, très contraintes en espace.
Nous pensons qu’il est temps d’ouvrir davantage le magazine municipal à la pluralité des points de vue. Pour cela nous proposons :
- De donner des encarts dédiés aux associations locales pour qu’elles puissent présenter leurs actions.
- D’associer au comité éditorial un ou une élu(e) de l’opposition et un ou une habitant(e) tiré(e) au sort.
Des pratiques qui interrogent
La question de la distinction entre information publique et communication politique ne se limite pas au magazine de la ville. Elle englobe les publications numériques et aussi les nombreuses « lettres du maire » distribuées dans les boîtes aux lettres des citoyens : invitations, bilans annuels, lettres thématiques (sur la fiscalité, sur les projets urbains, etc.). Ces documents sont informatifs mais occultent souvent une partie de la réalité. Le courrier récent sur la taxe foncière, par exemple, évoque une baisse du taux communal de 5% mais ne mentionne pas les hausses décidées précédemment, ni les autres mécanismes automatiques d’augmentation délivrant ainsi une information tronquée.
Aux Ateliers Fontenaisiens nous proposons :
- D’identifier clairement ce qui relève de l’information municipale (au nom de la Ville) et ce qui relève de la communication politique (au nom d’un groupe politique ou d’un élu).
- D’établir des règles rigoureuses pour que les documents diffusés au nom de la Ville donnent une image complète et équilibrée des actions menées.
Enfin, plusieurs initiatives récentes montrent que cette frontière entre information et communication est souvent floue.
Quand des apéros sont annoncés comme rencontres municipales mais animés uniquement par des élus de la majorité, que les élus de l’opposition n’y sont pas invités, et que certains habitants sont relancés par téléphone, ces pratiques interrogent.
Elles donnent l’impression que les outils et les moyens de la Ville servent parfois les intérêts d’un camp politique. Si chacun peut s’exprimer librement, encore faut-il que les moyens de la commune soient partagés équitablement et utilisés dans le respect de tous.
Nous pensons qu’il est nécessaire de poser un cadre plus clair et plus strict à la communication municipale.
Cela pourrait passer par une charte municipale de communication, validée par l’ensemble des groupes du Conseil municipal, et accessible à tous les habitants.
Pour nous il est fondamental de distinguer ce qui relève de l’information publique, neutre, de ce qui relève d’une communication politique.
La confiance des citoyens envers leurs élus repose sur cette exigence de clarté et de transparence.
A ce titre nous proposons de renouer avec la retransmission en direct des conseils municipaux, une pratique qui va dans le sens d’une démocratie transparente et accessible à tous.
Nous vous invitons à réagir à ces propositions, à nous faire part de vos expériences, et à enrichir ce débat essentiel pour notre démocratie locale, en commentant cet article ou en prenant contact avec nous : ateliersfontenaisiens.far@gmail.com
Construisons ensemble un Fontenay qui vous ressemble.
Gilles Mergy et Ahmed Mouldaïa, pour les Ateliers Fontenaisiens