Pierre Rosanvallon, historien et sociologue, vient de publier un essai dans lequel il analyse les attentes, le comportement, les colères, les peurs de nos concitoyens à travers les épreuves auxquelles ils sont confrontés.
Il part du constat que le mouvement des gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites ou plus récemment contre le pass sanitaire ne peuvent pas être analysées uniquement en fonction des clivages politiques ni même en fonction des fractures territoriales.
Rappelons nous qu’au moment de la mobilisation des gilets, l’opposition entre les urbains et les ruraux avait été mise en avant sans pour autant permettre de comprendre réellement les tenants et les aboutissants de ce mouvement.
Pierre Rosanvallon part de l’idée que ce sont les épreuves auxquelles nous sommes confrontés qui forgent notre comportement.
Il évoque notamment trois types d’épreuve :
- les épreuves individuelles : ce sont celles qui déshumanisent et menacent l(intégrité physique et psychique des individus (harcèlement et violences sexuelles)
- les épreuves du lien social ; ce sont celles qui relèvent du mépris, de l’injustice sociale, des discriminations
- les épreuves de l’incertitude : elles concernent à la fois la précarité sociale ou économique mais aussi l’anxiété croissante face aux nouvelles menaces globales comme les pandémies, le réchauffement climatique ou la menace terroriste.
Certes, il n’appartient pas aux décideurs publics locaux de pouvoir apporter des réponses concrètes à ces inquiétudes majeures de nos concitoyens mais il leur appartient :
- de ne pas instrumentaliser les peurs ou les inquiétudes en jouant la carte du populisme ou en opposant les citoyens entre eux (ceux du centre ville contre ceux des quartiers périphériques, les ménages aisés qu’on souhaite attirer à Fontenay en construisant des immeubles haut de gamme contre les ménages les plus fragiles qu’on souhaite envoyer en lointaine banlieue, les automobilistes à qui on accorde tous les droits vs les piétons ou les cyclistes…) ;
- de les respecter en évitant de leur faire des promesses vaines et intenables ou les menant en bateau (ex : le projet de démolition -reconstruction des Blagis) ou de les mépriser profondément;
- de prendre des décisions à l’échelle locale qui apportent leur pierre à l’édifice à la lutte contre les menaces globales (contre les pandémies en renforçant les moyens du centre municipal de santé contre le réchauffement climatique en supprimant les ilots de chaleur dans notre ville…).
Depuis 2014, l’ex conseiller départemental et maire de Fontenay-aux-Roses n’a pas fait ces choix .
Espérons que sa défaite aux élections départementales le conduira à changer de mode d’action.
Gilles Mergy