REUNION PUBLIQUE SUR LES ANTENNES RELAIS : LE MAIRE RECOIT MAL LES INQUIETUDES DES FONTENAISIENS

Il fallait être bien informé pour se rendre lundi 29 avril à la réunion sur les antennes relais, sur laquelle la communication municipale, car il y en a eu une paraît-il, a été bien timide. Heureusement, le blog d’information Les Nouvelles de Fontenay l’avait annoncée.

Cette réunion s’inscrivait dans le contexte du projet d’installation de deux antennes rue Boris Vildé, au sein de la résidence Boris Vildé gérée par le bailleur Efidis (Groupe CDC Habitat). 

Ce projet est largement discuté par les riverains, dont la pétition contre l’installation a recueilli près de 160 signatures, démontrant a minima une légitime inquiétude, le besoin d’un dialogue abouti et un examen approfondi des conditions dans lesquelles l’installation est prévue. 

Cette réunion devait réunir non seulement les représentants élus de la mairie mais aussi un groupe de travail composé de citoyens fontenaisiens et des représentants des opérateurs. Ces derniers n’ont finalement pas jugé utile de se déplacer, ce qui est regrettable au vu des débats causés par le projet et plus largement par la question des antennes relais. 

La réunion a démarré par une présentation théorique très intéressante et pédagogique par M. Azoulay, ancien professeur au département d’électromagnétisme de Supélec, posant à la fois les enjeux, le fonctionnement et l’exposition causée par les antennes relais (mais pas le risque associé, M. Azoulay délimitant de manière très honnête le périmètre de son champ d’expertise et que l’expertise d’un médecin spécialiste du domaine était nécessaire), mais aussi par les smartphones. Le support et le contenu de sa présentation ont fait l’objet d’un document publié par les Nouvelles de Fontenay et, tout de même, le site de la ville: https://www.fontenay-aux-roses.fr/wp-content/uploads/2023/12/CR-du-groupe-thematique-sur-les-antennes-relais.pdf.

Cette présentation a constitué un excellent point de départ pour des échanges ; néanmoins un exposé complémentaire par un médecin spécialiste du sujet ainsi que la présence de l’opérateur concerné, Orange, et du bailleur ont manqué pour compléter l’analyse et rechercher des solutions. 

En effet, de nombreux riverains présents étaient venus inquiets des conséquences sur leur santé de la nouvelle installation et souhaitaient d’une part connaître plus précisément les éventuels risques associés mais aussi discuter des aménagements envisageables permettant de réduire ces risques et/ou apaiser leurs craintes. 

Parmi eux se trouvaient une mère de famille dont l’appartement donne, à courte distance, juste en face de l’antenne, soit dans le champ principal d’exposition, une autre juste en dessous de la future antenne. Il y avait également une dame ayant subi des dommages corporels à l’oreille (brûlures) en raison de l’usage du smartphone. Quelque soit le risque effectif, on ne peut que comprendre la légitimité de leurs inquiétudes et la nécessité de les écouter et d’y donner des réponses éclairées, claires et appropriées. Et, le cas échéant, de faire pression sur l’opérateur Orange et sur le bailleur pour réclamer les aménagements nécessaires. 

Au lieu de cela, le Maire, avec certains des membres de son équipe:

– a expliqué qu’il n’y avait aucun risque prouvé des ondes émises par les antennes relais sur la santé, appuyant son point de vue sur sa qualité de médecin. Étrange argument alors qu’il est orthopédiste, spécialité sans rapport direct avec le sujet, 

– à une personne lui parlant de principe de précaution, a répondu sèchement qu’avec un tel principe (pourtant inscrit dans notre constitution), « on ne fait plus rien ». 

– s’est largement défaussé, renvoyant les riverains aux obligations de couverture 5G du territoire national, indiquant que tout refus d’installation serait sanctionné d’une amende pour la ville. Il leur a même demandé, de manière cynique, de s’engager à régler l’éventuelle amende s’il prenait une décision de refus d’installation. 

– Enfin, il a renvoyé les locataires de la résidence Boris Vildé vers le bailleur en faisant un courrier et leur a conseillé de faire pression en arrêtant de payer leurs charges, ce qui ne manquerait pas de leur causer des difficultés (pénalités, frais de relance…). De guerre lasse, il a fini par condescendre à éventuellement co-signer ou appuyer le courrier s’il était préparé par les locataires. 

La charge de Maire, c’est entendu, est parfois ingrate : il vous est demandé d’agir dans des situations où vous n’avez pas complètement la main. Néanmoins, le Maire:

– doit écouter et prendre en compte les besoins et les inquiétudes de ses administrés,

– dispose de leviers d’action, ici tant auprès du bailleur que de l’opérateur, et doit à bon escient s’en servir.

On en est loin. Les Fontenaisiens méritent mieux.

 

Xavier Limage

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