Soutenir le commerce de proximité sans tomber dans le « y’a ka faut k’on »

« Grâce à nous, plus aucun local commercial n’est vide » affirment  les uns ; « la municipalité aurait dû interdire l’installation d’un nouveau commerce concurrent de  Nicolas » disent les autres.

Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de préserver et d’améliorer la qualité du tissu commercial de proximité à Fontenay, on observe une fâcheuse tendance de la part des élus à surestimer les prérogatives réelles d’une commune en la matière.

Interdire l’installation d’un commerce ?  Depuis 1791, il existe en France un principe de liberté du commerce et de l’industrie qui fait obstacle à ce qu’une commune décide de manière discrétionnaire de s’opposer à l’installation d’un commerce qui ferait concurrence à un commerce existant.  Une commune peut en revanche invoquer un motif d’ordre public s’il existe ou utiliser son droit de préemption en cas de vente du bail commercial. Mais le portage financier peut alors peser lourdement sur les finances communales sans que l’intérêt pour la population soit effectif. L’installation d’une nouvelle cave à vins me paraît dans ce cas d’espèce élargir l’offre commerciale du centre ville et constitue à ce titre une bonne nouvelle.

Dynamiser le commerce de proximité ? Si l’équipe municipale actuelle s’en vante régulièrement, son bilan n’est pas meilleur que celui de l’équipe précédente. Sous le mandat précédent, la reconstruction du marché aux comestibles ainsi que les relations étroites avec la CCI et la chambre des métiers avaient contribué à favoriser l’installation de nouveaux commerces comme « la vie claire ».  L’équipe municipale actuelle a inscrit son action dans la continuité avec de bonnes nouvelles comme l’installation prochaine d’une librairie et de moins bonnes comme la fermeture du cordonnier.

En fait, l’action d’une municipalité en faveur du commerce doit être appréciée de manière globale car il s’agit avant tout de favoriser un écosystème propice à son développement : meilleure accessibilité du centre ville notamment par les modes alternatifs à la voiture, maintien d’une offre commerciale de proximité dans les quartiers périphériques comme à Scarron ou aux Blagis, partenariat étroit avec l’association des commerçants, utilisation du digital pour offrir de nouveaux services aux habitants, dynamisation culturelle du centre ville, attention à la préservation de la mixité sociale, rénovation du patrimoine public….

Face à la standardisation de l’offre commerciale dans les villes voisines, notre commune doit tirer partie de son modèle de développement urbanistique pour le moment  différent pour attirer une offre commerciale plus originale et plus diversifiée.

C’est pourquoi le projet de l’équipe municipale actuelle consistant à copier le modèle de densification immobilière du Plessis Robinson est une erreur majeure. La ville du Plessis Robinson a choisi un modèle qui semble convenir à ses habitants mais les caractéristiques et l’histoire de notre commune nécessitent de trouver un autre chemin. Ni un retour vers le passé ni fuite en avant.

C’est ainsi qu’on fera de notre commune une ville au service du bien être de ses habitants et de ses commerçants.

Gilles Mergy

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