Le Premier ministre a présenté hier sa synthèse du Grand Débat national.
Il a notamment mis en avant les principales demandes qui sont remontées lors de la phase de consultation : baisse des impôts, baisse de la dépense publique (défense nationale, logement, train de vie de l’Etat et des collectivités locales), renforcement de l’échelon communal, amélioration de l’accès aux services publics, meilleure association des citoyens au processus de décision publique, transition écologique…
Au regard de l’importance des questions soulevées, je voudrais en examiner les conséquences pour notre commune dans plusieurs articles à venir.
Pour ce premier article, je voudrai approfondir deux exigences qui peuvent apparaître contradictoires : baisse de la dépense publique / amélioration des services publics.
Elles le sont effectivement partiellement. Il existe néanmoins des pistes permettant de concilier maitrise de la dépense publique (et donc stabilité voire diminution des impôts) et maintien des services publics.
Au niveau de notre commune, il convient en priorité d’analyser les dépenses en fonction de leur utilité pour les Fontenaisiens.
Sur les principaux investissements prévus par la municipalité, plusieurs articles publiés dans ce blog et dans le blog « Osez Fontenay » (que je vous invite une nouvelle fois à soutenir ) ont déjà mis en exergue leur caractère somptuaire et inutile.
Contentons nous donc d’analyser les dépenses de fonctionnement.
Le principal poste de dépenses (autour de 20 M€) concerne la rémunération (charges sociales comprises) des agents municipaux. En améliorant la gestion prévisionnelle des emplois, on peut éviter les vacances de postes et le recours à des contractuels dont le coût est plus élevé. En étant plus attentif à la qualité de vie au travail des agents municipaux, on peut réduire l’absentéisme qui coûte également cher à la collectivité.
D’autres dépenses correspondent à ce qu’on appelle le « train de vie » de la municipalité. Elles ne sont pas forcément toutes inutiles car certaines contribuent par exemple à améliorer les conditions de travail des fonctionnaires territoriaux. Mais la plupart de ces dépenses pourraient être fortement diminuées (frais de mission, frais de bouche, frais de réception, dépenses de communication…). En effet, leur utilité est faible pour les Fontenaisiens. Elles ont pourtant fortement augmenté depuis 2014.
Une troisième catégorie de dépenses concerne le fonctionnement des équipements publics (entretien et maintenance, dépenses de fluides : gaz, électricité, eau). Les dépenses de maintenance ont diminué. C’est une fausse économie car la dégradation du patrimoine public s’accélère et les coûts de remise en état augmentent de manière exponentielle. Les dépenses de fluides ont quant à elles fortement augmenté. À la marge, à cause de l’augmentation du prix de l’énergie ou de l’eau. Principalement à cause du gaspillage (pas de compteurs sur tous les bâtiments) ou de la très mauvaise isolation thermique des bâtiments. Une source d’économies majeures serait donc de lancer un plan global de rénovation énergétique de nos bâtiments (en évitant le saupoudrage qui ne sert à rien). Il existe par ailleurs des outils de maintenance préventive des équipements publics pour optimiser leur gestion. Je regrette qu’ils ne soient pas utilisés.
Enfin, les autres dépenses concernent le financement des services publics.
Depuis 2014, la municipalité a sacrifié de nombreux services publics : réduction du nombre de places de crèches, réduction de l’offre en matière sportive, baisse du nombre de classes de découvertes…
En faisant d’autres choix et en acceptant de réduire les dépenses inutiles, la municipalité aurait pu s’abstenir d’augmenter massivement les impôts en 2016 et aurait pu également éviter la dégradation continue de la qualité du service public.
En 2020, il faudra s’engager dans une voie nouvelle.
Nous prenons l’engagement d’examiner de manière rigoureuse (en y associant l’opposition) les dépenses de la ville et de présenter à l’ensemble des Fontenaisiens les conclusions de cet audit.
Nous leur présenterons aussi le plan d’action que nous mettrons en œuvre pour concilier maitrise de la dépense publique et qualité du service public.
Redonner confiance en l’action publique, c’est apporter une réponse adaptée à tous ceux qui ont exprimé leur désarroi depuis l’autonome dernier.
Redonner confiance en l’action publique, c’est lutter contre le sentiment d’abandon vécu par de très nombreux Fontenaisiens.
Gilles Mergy